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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/193

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Ce livre fut vu en France en novembre, et accusé par aucuns docteurs en leur assemblée du premier de décembre, comme proposant le parricide des rois et des princes pour une action digne de gloire. Ils se mirent en devoir de le censurer, et s’adressèrent au cardinal de Bonzy pour en avoir permission de Sa Majesté ; à laquelle représentant qu’il étoit à propos d’en donner avis à Sa Sainteté, afin que, s’il lui plaisoit d’en faire faire la censure, elle fût de plus de poids et eût cours par toute la chrétienté, Sa Majesté eut agréable qu’il leur commandât de sa part de différer jusqu’à quelque temps, qu’elle leur feroit savoir sa volonté sur ce sujet, et que cependant il en donnât avis à Rome, afin qu’on y mît l’ordre qu’on jugeroit être de raison.

Les Vénitiens, d’autre côté, avoient aussi, dès le commencement de l’année, renouvelé tous les décrets qu’ils avoient faits contre leur société, de sorte qu’ils reçurent de l’affliction de toute part.

Nous finirons cette année par quatre accidens remarquables qui y arrivèrent.

L’empereur Rodolphe, non tant cassé d’années que lassé des afflictions qu’il recevoit de se voir dépouillé de ses États par son frère et méprisé de tous les siens, mourut la soixante-unième année de son âge, un lion et deux aigles qu’il nourrissoit chèrement ayant, par leur mort arrivée peu auparavant, donné un présage de la sienne.

Son frère Mathias, dont il avoit sans cesse en sa maladie prononcé le nom par forme de plainte,


    puissance du Roi et du Souverain Pontife. Le décret est du 3 janvier 1613.