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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/197

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nable, que, bien que le chevalier de Guise mît seul des siens l’épée à la main contre le baron de Luz, il ne laissa pas de l’attaquer avec avantage, en ce qu’il étoit déjà vieux et cassé, qu’il le surprit de telle sorte qu’il n’eut pas le loisir de sortir de carrosse, sans pouvoir mettre à la main une petite épée qu’il avoit au côté, et qu’outre que le chevalier en avoit une bonne, qu’il étoit jeune et vigoureux, et cherchoit de propos délibéré le baron de Luz pour faire cette action, deux gentilshommes étoient avec lui, qui, à la vérité, ne firent autre chose qu’être spectateurs du combat, qui fut fait en si peu de temps que beaucoup de ceux qui étoient présens ne s’aperçurent que le baron de Luz n’eut pas le loisir de tirer tout à-fait son épée du fourreau.

La Reine fut tellement offensée contre le chancelier de l’avoir vu si mal procéder en cette affaire, qu’elle eut dessein de s’en défaire et consigner les sceaux de France à une personne qui les gardât avec plus de générosité. Elle fit venir secrètement au Louvre M. le prince, M. de Bouillon, le marquis d’Ancre et Dolé. Cette affaire est mise sur le tapis ; elle est trouvée bonne de tous ; M. le prince est prié de prendre la charge d’aller chez le chancelier lui demander les sceaux, et lui commander, de la part de Leurs Majestés, de se retirer dans une de ses maisons.

Mais de plus il fut aussi arrêté que la Reine, sous couleur d’aller dîner chez Zamet, passeroit devant la Bastille pour entrer dans l’Arsenal, où elle feroit arrêter M. d’Epernon, qui n’étoit de retour que depuis quelques jours.

Cette résolution, prise à la chaude, devoit être