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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/249

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fense qu’il avoit reçue, et fut voir en passant M. de Sully, sous prétexte de le ramener en son devoir, mais en intention toute contraire.

Elle renvoya aussi d’Orléans, pour la troisième fois, au duc de Vendôme le marquis de Cceuvres, et fit expédier en ladite ville, le 14 de juillet, une déclaration en faveur dudit duc, par laquelle le Roi le rétablissoit dans les fonctions de sa charge de gouverneur de Bretagne, et commandent aux villes de le laisser entrer comme elles avoient accoutumé auparavant ces mouvemens.

M. le prince éprouva lors combien peu de chose étoit le gouvernement d’Amboise, qu’il avoit désiré avec tant de passion, vu que ceux qui y commandoient en apportèrent les clefs à Leurs Majestés à leur passage, lesquelles elles laissèrent néanmoins entre leurs mains.

À leur arrivée à Tours, la nouvelle leur ayant été apportée de l’éloignement de M. le prince, ceux qui avoient déconseillé le voyage voulurent persuader la Reine de retourner à Paris ; mais la venue de l’évêque de Poitiers avec deux cents habitans, qui représentèrent la ville en péril à cause de l’absence des principaux magistrats d’icelle, qui, ayant été soupçonnés d’être contre le service du Roi, avoient été obligés de se retirer, Leurs Majestés s’y acheminèrent, furent reçues avec applaudissement de tout ce peuple, y mirent l’ordre nécessaire, et firent résigner à Rochefort sa charge de lieutenant de roi en Poitou, en faveur du comte de La Rochefoucault.

Toutes choses succédant si heureusement en ce voyage, messieurs de Guise, d’Epernon et de Ville-