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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/250

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roy, étoient en faveur et gouvernoient tout, et on ne faisoit qu’attendre l’heure que le chancelier seroit chassé, ce que si le sieur de Villeroy eût fait alors, il se fût garanti de beaucoup de maux que le chancelier lui fit depuis.

Le commandeur de Sillery croyoit tellement son frère et lui ruinés, qu’il traita et tomba quasi d’accord de sa charge de premier écuyer de la Reine, avec le sieur de La Trousse ; Barbin seul l’empêcha, lui représentant que l’honneur l’obligeoit à ne s’en point défaire sans en parler au maréchal d’Ancre, par la faveur duquel il la tenoit.

Le duc de Vendôme, nonobstant l’approche du Roi, demeura toujours dans son opiniâtreté, ne désarmant ni rasant les fortifications de Lamballe et de Quimper, ni ne recevant la garnison de Suisses dans Blavet, jusques à ce qu’il sût que Leurs Majestés fussent arrivées à Nantes, où, pour sa sûreté, on lui fit expédier, le 13 d’août, une déclaration semblable à celle qui lui avoit été envoyée d’Orléans ; et lors seulement il se rendit à son devoir.

Le Roi tenant ses États à Nantes, il fut étonné des excès et violences dont avoient usé les troupes de M. de Vendôme, desquelles les États lui firent des plaintes, suppliant Sa Majesté qu’il lui plût ne point comprendre dans l’abolition qu’on leur donnoit de leurs crimes, ceux qui avoient fait racheter les femmes aux maris, les filles et les enfans aux pères et mères, les champs ensemencés aux propriétaires, et ceux qui, pour exiger de l’argent, avoient donné la gêne ordinaire et extraordinaire, et pendu ou autrement fait mourir les hommes, ou les avoient