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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/261

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agréant les articles qui avoient été coucertés, et dont nous avons parlé ci-dessus, et faisant instance audit duc de désarmer, il le refusa. Davantage, il commença à se plaindre d’eux, demandant le paiement de soixante mille livres par an que Philippe ii, son beau-père, avoit par contrat de mariage données à l’Infante sa femme, dont il lui étoit dû huit années d’arrérages, et d’autres huit mille écus par an de ce qui lui avoit été semblablement promis, et dont il lui étoit crû aussi des arrérages. Le roi d’Espagne, employant le nom de l’Empereur pour mieux colorer son procédé, lui fit faire, le 8 de juillet, un commandement de la part de Sa Majesté Impériale de licencier ses troupes ; à quoi ne voulant obéir, le gouverneur de Milan entra dans le Piémont avec une armée, et fit bâtir un fort près de Verceil.

D’autre côté, le marquis de Sainte-Croix, assisté des Génois, descendit, avec une armée navale sur la rivière de Gênes, entra dans les États du duc de Savoie, et prit Oneille et Pierrelatte.

L’avis en étant venu en France, Sa Majesté ne voulant pas laisser perdre ce prince, dépêcha, le 20 de septembre, le marquis de Rambouillet en ambassade extraordinaire en Italie, pour composer ces différends, dont toutefois il ne put pas venir à bout pour cette année, le nonce de Sa Sainteté et lui étant convenus d’un traité à Verceil, qui fut signé du duc de Savoie, mais que le gouverneur de Milan refusa ; et depuis étant aussi convenus d’un autre à Ast, que ledit gouverneur agréa, mais que le roi d’Espagne refusa de ratifier, ne voulant entendre à aucune autre proposition d’accommodement qu’aux premières