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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/293

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trances sont très-véritables. L’affaire en demeura là ; l’opiniâtreté du parlement l’emporta sur la volonté du Roi.

Durant toutes ces brouilleries du parlement, M. le prince ne se trouva point à Paris, afin de ne point donner de sujet de les lui imputer, mais étoit à Saint-Maur, d’où néanmoins étant revenu sur la fin de mai, lorsque le dernier arrêt du conseil fut donné, la Reine craignant qu’il voulût assister au parlement lorsqu’il délibéreroit là-dessus, envoya Saint-Geran à son lever lui en faire défenses de la part du Roi ; d’où il prit le prétexte, qu’il cherchoit il y avoit longtemps, de se retirer de la cour, sous couleur qu’il n’y avoit pas d’assurance pour lui.

Il s’en alla à Creil, place dépendante de son comté de Clermont, dont le château est assez fort pour se défendre de surprise.

Leurs Majestés, qui, dès lors que les États se tenoient, se disposoient à partir le plus tôt qu’ils pourroient pour faire le voyage de Guienne, et recevoir et donner mutuellement les deux princesses de France et d’Espagne, avoient souvent sollicité M. le prince et autres grands de se tenir prêts pour les y accompagner. Ils en avoient redoublé leurs instances depuis que les États eurent demandé l’exécution desdits mariages, laquelle il sembloit qu’il fût préjudiciable à l’honneur du Roi de retarder, d’autant que cela feroit croire au roi d’Espagne, ou qu’on n’eût pas la volonté de les accomplir, ou que l’on n’osât pas l’entreprendre ; ce qui le rendroit notre ennemi, ou lui donneroit lieu de nous mépriser.

M. le prince, du commencement, ne se laissant