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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/297

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qu’on les voulût rompre, firent que ledit sieur de Villeroy, pour éviter la mauvaise grâce d’Espagne, y écrivit que ce n’étoit pas lui qui retardoit l’exécution de ce dessein, mais la Reine, vers qui le maréchal et la maréchale avoient tout pouvoir. Mais, comme rien d’écrit n’est secret, cet artifice fut depuis découvert par le comte Orse, principal ministre de Florence, à qui on envoya d’Espagne la copie de l’article de la lettre dudit sieur deVilleroy, qui, le sachant, demanda pardon à la Reine, la suppliant qu’en considération des bons services qu’il avoit rendus, il lui plût oublier cette méprise ; ajoutant que s’il s’étoit voulu décharger d’envie, ce n’étoit pas à ses dépens, mais à ceux du maréchal et de la maréchale, qu’il ne tenoit pas ses amis jusques au point qu’il estimoit le mériter.

Leurs Majestés, auparavant que partir, crurent ne devoir oublier aucun moyen qu’elles pussent apporter pour persuader aux princes mécontens de les accompagner en ce voyage, leur remontrer leur devoir, et leur faire voir la faute signalée qu’ils commettoient s’y opposant. Elle envoya à Creil, vers M. le prince, le sieur de Villeroy, qu’elle jugea ne lui devoir pas être désagréable. N’ayant rien pu gagner sur l’esprit dudit sieur prince, la Reine le renvoya vers lui à Clermont, où il s’étoit avancé, et enfin, pour la troisième fois, avec le président Jeannin à Coucy, où il s’étoit assemblé avec les princes de son parti, pour prendre, ce disoient-ils, avis ensemble sur le sujet des remontrances du parlement.

En ce troisième voyage, les affaires ne semblant pas s’acheminer à un plus prompt accommodement qu’aux