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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/309

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pliée de s’accommoder aux raisons qu’on lui représenteroit pour ce qui regarderoit les droits de la France.

La harangue qu’il fit à Leurs Majestés sur ce sujet fut fort mal reçue d’elles, et M. le chancelier lui témoigna que Sa Majesté ayant intérêt à la réception dudit concile pour les choses qui concernoient la discipline extérieure de l’Église, elle ne se pouvoit ni ne se devoit faire sans elle.

Ledit sieur abbé ayant fait imprimer sa harangue, elle fut supprimée par sentence du Châtelet, l’imprimeur condamné à 400 livres d’amende et banni, et ordonné que ledit abbé seroit ouï sur le contenu en icelle.

Aussi mal fut reçue la remontrance qu’au même temps l’ambassadeur d’Angleterre vint faire au Roi, de la part du Roi son maître, sur le sujet de son partement, lequel disoit devoir être retardé à raison du mécontentement des grands, des mouvemens qui s’en ensuivroient, du peu de satisfaction qu’avoit le parlement, et de la disposition du peuple à suivre leurs sentimens, joint que si cette double alliance avec l’Espagne avoit mis en quelque jalousie les anciens alliés de la couronne, l’exécution qui en seroit faite si à contre-temps et si à la hâte les y confirmeroit bien davantage.

Que ce qui lui faisoit représenter ces choses à Leurs Majestés étoit la promesse mutuelle qui étoit entre le feu Roi et le Roi son maître, que le dernier vivant des deux prendroit en sa protection les enfans de l’autre ; car, au demeurant, il étoit avantageux à son maître que le Roi fît ce qu’il faisoit, d’autant