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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/310

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qu’il recueilleroit toutes les bonnes volontés des anciens amis de cette couronne, qui s’en estimeroient abandonnés ; mais que le Roi son maître ne pouvoit manquer à rendre ce devoir à l’étroite union qu’il avoit toujours entretenue avec la France, de laquelle il ne se sépareroit jamais si le changement de deçà ne l’y contraignoit.

Tout cela ne fit pas changer à la Reine de résolution ni retarder un seul jour son partement. Après avoir fait la fête de la mi-août à Paris, Leurs Majestés en partirent le 17, font mettre force canons dans le bois de Vincennes, sous prétexte qu’ils seront plus près pour empêcher les désordres d’autour de Paris, mais en effet pour s’en servir en cas qu’il arrivât une émeute dans Paris même, à la suscitation des princes, et mandent par toutes les villes qu’on fasse garde, et qu’on n’y laisse entrer personne le plus fort.

Le jour même qu’elles partirent, elles envoyèrent prendre le président Le Jay en sa maison par deux exempts des gardes et quinze archers du corps, qui le firent mettre dans un carrosse, les portières abattues, et le firent suivre Sa Majesté jusqu’à Amboise, où il fut mis dans le château.

La cour en écrivit au chancelier, duquel n’ayant pas reçu la satisfaction qu’ils désiroient, ils envoyèrent quelques conseillers d’entre eux vers le Roi même ; mais ils n’eurent de Sa Majesté autre réponse, sinon qu’à son retour la cour sauroit la raison pour laquelle il avoit été amené. La cause pour laquelle Leurs Majestés ne le voulurent pas laisser à Paris pendant leur absence, fut qu’elles l’estimoient homme de créance parmi le peuple, à raison de la charge de