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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/373

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d’Aumale. Il dit à l’un et à l’autre qu’ils pouvoient être présens à ce qu’il diroit : dès qu’ils furent assis, il adressa la parole au maréchal, et lui dit qu’il lui venoit dire de la part de M. le prince qu’il n’étoit plus son ami, parce qu’il lui avoit manqué à ce qu’il lui avoit promis. Il en dit autant à Barbin, qui ne répondit sinon : « Qu’ai-je donc fait depuis deux heures qu’il m’a tant assuré du contraire ? » Quant au maréchal, il lui dit que ce lui étoit un grand malheur d’avoir perdu ses bonnes grâces, mais que sa consolation étoit qu’il ne lui en avoit point donné de sujet.

L’abbé d’Aumale prenant la parole dit aussi à l’archevêque : « Je vois bien que vous voulez dire que j’ai porté parole à M. le prince de la part de M. le maréchal qu’il l’assisteroit en son démariage ; mais tant s’en faut que cela soit, que je lui ai dit que cela ne se pouvoit faire, et y ai toujours insisté contre vos conseils, que je lui ai soutenu n’être pas bons. »

L’archevêque demeura tout confus, et, se tournant vers Barbin, le convia de venir trouver M. le prince, ce qu’il refusa de faire ; mais il lui promit d’attendre ledit sieur archevêque le lendemain chez lui, auparavant que d’aller au conseil.

Lors le maréchal mena Barbin chez sa femme qui étoit malade, et dit à Barbin qu’ils étoient désespérés, et vouloient l’un et l’autre se retirer à Caën, et de là par mer s’en aller en Italie ; qu’ils voyoient bien que tout étoit perdu et pour le Roi et pour eux ; que plût à Dieu fussent-ils dans une barque au milieu de la mer pour retourner à Florence. Il leur dit que le temps étoit bien orageux, mais que les choses n’étoient