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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/377

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Étant tout manifeste que, d’autre part, on faisoit des levées de gens de guerre en toutes les provinces, et qu’enfin ils avoient fait tirer de Paris des armes pour armer trois mille hommes, ce qu’ils ne purent pas faire si secrètement que Leurs Majestés n’en eussent avis certain, la Reine jugeant que si elle attend davantage il ne sera plus temps d’y apporter le remède qui est encore de saison ; étant avertie si assurément qu’elle n’en pût douter par M. de Guise, madame de Longueville, les ducs de Sully et de Rohan de ce qui se machine ; l’archevêque de Bourges même, qui étoit le principal instrument de M. le prince, lui avoit déclaré tout ce qu’il en savoit ; et tous ces avis qu’elle recevoit de toutes parts aboutissant à ce point, que le dessein des conjurés est de la mettre en un monastère, pour, ayant ôté au Roi sa protection et sa défense, s’emparer de son esprit et de sa personne pour la faire agir à leur mode, et se cantonner par toutes les provinces du royaume, nonobstant toutes leurs belles paroles, qui, ne sonnant autre chose que le service de Sa Majesté et le bien de l’État, prétextes accoutumés en toutes les guerres civiles, n’ont pour fin que la ruine de l’un et de l’autre, elle crut qu’elle manqueroit au Roi et à soi-même, et seroit plus coupable que les coupables de sa perte, si elle n’y apportoit promptement l’unique remède qui lui restoit pour dissiper ce grand corps de rebellion, qui étoit d’arrêter M. le prince qui en


    terie bonne, ajouta : Erat autem Barabas latro. Le mot fut répéte plusieurs fois pendant le repas, et rapporté aussitôt après à Barbin. Celui-ci n’eut pas de peine à persuader à la Reine que c’était un mot de ralliement qui cachoit les intentions les plus criminelles.