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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/381

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M. de Bouillon que contre lui. La nuit venue, les sieurs de Thémines, Mangot et Barbin étant avec la Reine pour résoudre cette affaire, ce dernier, pour l’empêcher de la différer encore une fois, lui remontra le péril où ce premier délai l’avoit mise d’être découverte, et que l’on avoit perdu une belle occasion, pour ce que tous les princes, hormis M. de Bouillon, étoient le matin venus au Louvre.

Il lui représenta aussi que, pour ne se trouver étonnée, quoi qu’il arrivât de cette entreprise, elle se devoit résoudre au pis ; qu’il ne croyoit pas que la ville de Paris se voulût révolter pour M. le prince ; que M. Miron, prévôt des marchands, et le chevalier du guet, lui avoient apporté l’état des capitaines de la ville ; que le nombre de ceux dont l’on devoit avoir crainte étoit petit. Néanmoins que, comme toutes choses sont possibles, il étoit à propos que la Reine pensât en elle-même lequel elle aimoit mieux, ou abandonner son entreprise et laisser les affaires dans le péril dans lequel elles étoient pour le Roi, ou arrêter M. le prince qui ne lui pouvoit manquer, et l’emmener avec elle hors de la ville de Paris qui se seroit révoltée. Elle prit le dernier parti, et le jour de l’exécution en fut arrêté au lendemain matin.

M. le prince arriva de bonne heure au Louvre, et vint à un conseil qui se tenoit trois heures avant le conseil des affaires ; et, ayant su que Barbin étoit au Louvre il y avoit long-temps, il appela Feydeau, et lui dit qu’il falloit qu’il y eût quelque chose puisqu’il y étoit de si bon matin, et lui donna charge d’aller savoir où il étoit. Barbin lui dit qu’il le laissât en paix, qu’il étoit en une grande peine, pour ce que la