Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/385

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

étoient là auprès, en un lieu qui pour lors servoit de cabinet à la Reine. Leurs Majestés, sachant qu’il étoit venu, et croyant que tous les autres étoient évadés, estimèrent qu’il ne falloit plus différer, et commandèrent au sieur de Thémines de l’arrêter, ce qu’il fit sans aucune résistance de la part de M. le prince, qui étoit tout seul ; seulement fit-il quelque peu de refus de donner son épée, et appela M. de Rohan qu’il vit là, et demeura muet sans lui répondre.

Comme on le menoit en la chambre qu’on lui avoit préparée, il aperçut d’Elbène, et le voyant avec quelques-uns de ses compagnons, tous la pertuisane en la main, il dit qu’il étoit mort ; mais l’autre lui répondit qu’ils n’avoient nul commandement de lui méfaire, et qu’ils étoient gentilshommes.

Il ne fut pas plutôt arrêté qu’il fut su par toute la ville, car on fit incontinent sortir tout le monde du Louvre. Les premières nouvelles en furent portées aux princes de son parti par ceux qui y étoient intéressés, dont les uns se retirèrent chez M. de Guise, les autres chez le duc de Mayenne, qui ne faisoit que de retourner de chez le nonce, qu’il étoit allé visiter. Le marquis de Cœuvres fut le premier qui y arriva : peu après, Argencour le vint trouver de la part de M. de Guise, qui, n’ayant point eu avis de ce dessein du Roi, craignoit d’y être enveloppé avec les autres, auxquels le péril commun le sembloit obliger de se tenir uni, et lui envoyant demander s’il vouloit qu’il l’allât trouver, ou s’il lui feroit l’honneur de passer par l’hôtel de Guise, pour prendre ensemble une même résolution, le duc de Mayenne, qui avoit avec lui cent ou deux cents gentilshommes, lui manda