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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/386

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qu’il l’attendît, et qu’ils passeroient tous incontinent chez lui.

Dès que le marquis de Cœuvres lui eut porté la nouvelle, trois ou quatre gentilshommes partirent pour en aller avertir le duc de Bouillon qui étoit allé à Charenton, et sans perdre temps reprit droit le premier chemin de la porte Saint-Antoine, et envoya Chambret à M. de Mayenne, le prier de lui vouloir venir dire un mot à deux cents pas de ladite porte où il l’attendoit. M. de Mayenne y alla tout à l’heure, et lui dit qu’il avoit prié M. de Guise de l’attendre chez lui. Ils se résolurent de l’aller trouver tous deux, à dessein d’amasser avec lui tout ce qu’ils pourroient de noblesse de leurs amis, et se faire voir par les rues de Paris, essayant d’émouvoir le peuple et y faire de secondes barricades. Mais comme ils furent sur le point d’entrer dans la ville, ils considérèrent qu’ils ne se pourroient pas facilement rendre maîtres de la porte Saint-Antoine, pour, si leur dessein manquoit, avoir la retraite libre, et que la porte du Temple étoit plus aisée et à s’en saisir et à la garder. S’y étant acheminés, Argencour les y vint trouver de la part de M. de Guise pour les en empêcher, et leur dit que M. de Praslin étoit venu trouver de la part de Leurs Majestés pour lui commander de les venir trouver, dont néanmoins il s’excuseroit et s’échapperoit, s’il pouvait, dès le soir même, pour les aller trouver à Soissons, qu’il jugeoit devoir être le lieu de leur retraite.

Cette nouvelle refroidit toute la compagnie, qui crut pis de M. de Guise qu’il n’y en avoit, et, se voyant divisés, n’osèrent entrer dans la ville, mais