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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/399

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par le comte de Boulay qui l’étoit venu trouver de sa part, et le gentilhomme qu’il avoit envoyé à M. d’Epernon revint aussi, et ne rapporta que de belles paroles, étant échappé audit sieur d’Epernon de dire en sa présence que si M. de Guise étoit parti promptement de la cour, il y retourneroit encore plus vite.

M. de Guise, soit qu’il ne fût pas encore résolu, ou qu’il ne voulût pas faire semblant de l’être, fit diverses propositions, tantôt de s’en aller à Joinville, comme étant un lieu qui est plus proche de Lorraine, pour y faire de plus grandes levées, et essayer de retirer sa femme de la cour, qui l’assisteroit de bagues et d’argent ; tantôt il proposoit d’aller en Provence pour y faire une plus puissante diversion ; mais les princes, connoissant son humeur peu arrêtée en ses paroles et en ses pensées, ne faisoient ni mise ni recette de tout ce qu’il disoit.

Le cardinal de Guise blâmant la conduite de son frère, ils lui promirent tous de lui obéir, ayant une qualité qui les ôtoit de jalousie pour les rangs.

M. de Nevers n’étoit pas à Paris quand M. le prince fut arrêté, ni n’avoit aucun sujet de se lier avec eux en leurs menées, ni eux ne l’espéroient aussi, quand ils sont étonnés qu’un gentilhomme arrive de sa part pour leur faire entendre qu’il veut être de la partie, tant il étoit léger et peu considéré.

Il avoit témoigné à la Reine, après le traité de Loudun, être dégoûté des brouilleries qu’il voyoit entre les grands, et avoir désir de s’employer hors du royaume en un dessein qu’il avoit dès long-temps contre le Turc, pour lequel il supplia la Reine d’écrire