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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/424

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LIVRE VIII.


[1617] Le duc de Nevers étoit de gaîté de cœur entré si avant dans la rebellion toute ouverte l’année passée, et les princes et seigneurs ligués, qui, s’étant éloignés de la cour, eussent bien voulu procéder pour quelque temps avec plus de déguisement, lui étoient néanmoins si étroitement unis, et l’assistoient avec tant de passion, qu’ils ne se donnèrent pas le loisir d’attendre le printemps pour faire la guerre, mais la commencèrent avec l’année, au milieu de la rigueur de l’hiver.

Le Roi, pour prévenir les maux qui autrefois, en semblables occasions, étoient arrivés en ce royaume par l’assistance que les rebelles avoient reçue des princes étrangers, par les fausses impressions qu’ils leur avoient données contre les rois ses prédécesseurs qui régnoient lors, envoya en ambassade extraordinaire le baron du Tour vers le roi de la Grande-Bretagne, qui l’aimoit très-particulièrement pour avoir été ambassadeur près de lui lorsqu’il étoit roi d’Écosse, et qu’il vint à recueillir la succession du royaume d’Angleterre ; M. de La Noue en Hollande, où son nom et sa religion le rendoient agréable ; et le comte de Schomberg en Allemagne, où son père, qui en étoit et qui y avoit été en plusieurs ambassades par le feu Roi, lui donnoit plus de créance et de moyen de bien servir Sa Majesté.

Leur commission fut de dissiper les faux bruits qu’on faisoit courir contre le service du Roi dans les