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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/425

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États et cours des princes où on les envoyoit, les informer de la vérité de ses actions, de la justice de la détention du prince de Condé, et de la patience de Sa Majesté, qui avoit été poussée jusqu’à l’extrémité par l’opiniâtreté et insolence des grands de son royaume, qui, abusant de sa clémence, ne pouvoient recevoir tant de grâces d’elle qu’ils ne commissent de nouveaux crimes ; et, bien que ces derniers les rendissent indignes du pardon qu’ils avoient reçu de leurs fautes premières, ils prétendoient néanmoins être maltraités si on ne les leur remettoit encore, en sorte qu’on leur laissât toujours le moyen de pouvoir récidiver, comme ils en avoient la volonté, et tenoient à sujet d’offense et de plainte les précautions dont Sa Majesté, en leur pardonnant, vouloit user afin de les retenir en leur devoir à l’avenir.

Et, d’autant que l’instruction que je dressai pour le comte de Schomberg explique fort particulièrement l’ordre qui lui fut donné, et justifie le mieux qu’il se peut toute la conduite du gouvernement de l’État depuis la mort du feu Roi jusqu’alors, joint que les princes d’Allemagne étoient ceux que principalement on considéroit, et du secours desquels le Roi avoit plus de sujet de craindre, j’ai cru la devoir mettre, non ici où elle pourroit être ennuyeuse, mais à la fin de ce livre où on la pourra voir[1].

Le duc de Nevers cependant donna des commissions pour faire des compagnies de chevau-légers dans son gouvernement, fait d’autres levées dans le Nivernais ; il fait entrer des gens de guerre étrangers dans le royaume, les loge dans Mézières ; il met dans

  1. Voyez cette instruction, tome xi de cette série, page 224.