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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/435

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de toutes les choses faites contre eux par injustice sous le nom de Sa Majesté à sa justice et équité, lorsqu’elle seroit libre et non forcée par les ennemis de l’État : ainsi appeloient-ils les ministres qui s’étoient emparés de sa personne, et la tenoient en leur puissance.

À raison de quoi ils prioient tous ceux qui se trouveroient dans les places occupées par le maréchal d’Ancre ou ses adhérens, ou dans leurs troupes, par lesquels ils entendoient tous les serviteurs du Roi étant dans ses armées ou dans les places de son obéissance, de s’en retirer incontinent pour n’être enveloppés avec les coupables dans la punition qu’ils prendroient d’eux, et dénonçant à toutes les provinces, villes, communautés, et toutes sortes de personnes, qu’ils eussent à se retirer de la communication et société avec le maréchal d’Ancre et ses adhérens, sinon qu’ils protestoient de tout le mal qui leur arriveroit par la rigueur de leurs armes.

La connoissance et l’épreuve de leurs actions passées dissipoit les ténèbres de ces artificieuses palliations de leurs crimes, et aigrissoit encore les peuples plutôt qu’elle ne les émouvoit à pitié vers eux : et Sa Majesté fit prononcer contre eux la dernière condamnation, qui jusques alors avoit été différée, de la réunion de tous leurs biens à son domaine.

Au dehors la réputation du Roi ne recevoit aucune atteinte de leurs impostures. Les étrangers, opprimés par la violence de leurs voisins, avoient recours à l’abri de son autorité royale : le baron de Bueil, dont les terres étoient situées auprès de Nice en Provence, se mit sous sa protection, et Sa Majesté lui on accorda lettres patentes au mois de mars.