Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/473

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

collége de Marmoutier, s’enfuit dans un monastère, craignant la fureur du peuple, et le comte de La Pene fut mené au Louvre, où on lui donna des gardes ; et Sa Majesté fit expédier des lettres au parlement, par lesquelles elle déclara que l’action que le sieur de Vitry avoit faite étoit par son commandement, et d’autres qui portoient une provision d’office de conseiller au parlement pour lui ; ce qu’il avoit désiré afin qu’on ne lui pût faire son procès que toutes les chambres assemblées, ne considérant pas qu’il venoit de donner un exemple de le traiter avec moins de cérémonie quand on se voudroit défaire de lui.

Cependant le Roi avoit remis en charge tous les anciens officiers qui avoient été chassés par la Reine. Le président Jeannin retourna à la surintendance des finances ; Déageant, commis de Barbin, qui l’avoit fait contrôleur général, fut fait intendant en récompense de son infidélité ; les sceaux furent rendus à du Vair avec tant d’honneur, que le Roi passa une déclaration qu’il envoya au parlement, par laquelle il fit savoir qu’ils lui avoient été ôtés contre son gré, et partant qu’il vouloit que les anciennes lettres de provision qui lui avoient été expédiées lui servissent maintenant pour rentrer dans l’exercice de sa charge, sans qu’il en eût besoin d’autres ; et M. de Villeroy rentra dans la fonction de la sienne de secrétaire d’État, par indivis avec M. de Puisieux.

Les ministres qui servoient actuellement sous l’autorité de la Reine furent tous décrédités : comme en ces bâtimens qu’on mine par le pied rien ne demeure, ainsi l’autorité de la Reine étant ruinée, tous ceux qui subsistoient en elle tombèrent par sa chute.