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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/487

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Majesté, par un arrêt du 25 de juin, n’ordonnât que l’exercice de la religion catholique seroit rétabli en tous les lieux de son pays de Béarn, et ne donnât main levée aux ecclésiastiques d’icelui de tous leurs biens ; assignant néanmoins d’autre part, sur le plus clair revenu de son domaine, le paiement de l’entretènement des ministres, régens, écoliers, disciplines, et autres choses qu’ils prenoient sur lesdits biens ecclésiastiques ; pour l’exécution duquel arrêt, Sa Majesté manda aux églises prétendues de Béarn qu’elles lui envoyassent leurs députés pour voir procéder au remplacement desdits deniers.

Ils s’assemblèrent à Orthez, envoyèrent vers le Roi pour lui faire remontrance sur ce sujet, mais en vain ; car, nonobstant toutes leurs oppositions, le Roi fit un édit, en septembre suivant, pour la main levée des biens des ecclésiastiques en Béarn, pour l’exécution duquel nous verrons l’année suivante de si grandes difficultés, qu’elles ont été le commencement de la ruine du parti huguenot en France.

Si l’évêque de Mâcon fit ladite remontrance avec effet, l’évêque d’Aire, à la clôture d’icelle, en fit une à Sa Majesté sur le sujet des duels avec non moindre succès ; car il lui sut si bien remontrer l’énormité de ce péché, et la vengeance sévère que Dieu en prendroit de ceux qui les toléroient, que Sa Majesté commanda si efficacement que la rigueur de ses édits fût observée, que les corps morts de quelques gentilshommes qui se battirent depuis furent traînés à Montfaucon.

Cependant on faisoit le procès à la maréchale d’Ancre, avec une ferme résolution de la faire con-