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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/491

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douleurs elle a fait bénir des coqs et des pigeonneaux, et appliquer sur sa tête pour trouver quelque allégement à ses peines.

On a raison de dire qu’il n’y a point d’innocence assurée en un temps où on veut faire des coupables ; car, quoique de ces deux choses la dernière mérite louange, puisqu’elle a son fondement et ses exemples dans l’Écriture, et la première compassion pour être plutôt un vice de sa nation que de sa personne, elle ne délaisse pas d’être déclarée criminelle de lèse-majesté, d’être convaincue de sortilége.

On sait assez que peu de grands naissent en Italie dont on ne tire l’horoscope, dont la vie et les actions ne soient étudiées dans les astres avec autant de soin que si Dieu avoit écrit dans les cieux les noms des personnes sur qui il veut se reposer de la conduite du monde. Cette doctrine, que nous estimons plus curieuse que nécessaire, ils ne la croient pas inutile ni à leur fortune ni à la sûreté des princes ; car, comme ce n’est pas un mauvais commencement pour entrer dans les bonnes grâces de son maître que d’en connoître les inclinations, aussi n’est-ce pas peu pour sa santé que d’en savoir le tempérament et les humeurs : la connoissance du mal est en effet la première partie de la médecine. À la vérité, il est défendu, par les anciennes lois impériales, de faire des consultations sur la vie des princes ; mais ou la défense n’étoit que pour ceux qui avoient droit à la succession, ou contre ceux qui, rendant leurs observations publiques, détachoient les peuples, par l’opinion d’un changement à venir, du respect qui étoit dû aux puissances légitimement établies. Mais quand