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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/544

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en faveur des pères jésuites, par lequel il leur fut permis d’ouvrir leurs écoles au collége de Clermont, selon le désir qu’ils en avoient depuis leur rétablissement, et la poursuite que, depuis la mort du feu Roi, ils en avoient continuellement faite, sans avoir néanmoins pu jusqu’alors surmonter les grandes difficultés qui s’y étoient rencontrées, et, principalement l’opposition de l’Université, laquelle encore en cette occasion ne se rendit pas, et, voyant que c’étoit une résolution prise, et qu’ils ne gagneroient rien au conseil, fit deux décrets, par lesquels elle empêchoit qu’aucuns écoliers ne pussent aller en leur collége. Mais les jésuites en ayant fait plainte, par un autre arrêt du 26 d’avril lesdits décrets furent cassés.

Le Roi, d’autre côté, demeura ferme pour l’exécution de l’arrêt qu’il avoit donné en son conseil, en faveur des ecclésiastiques de Béarn, les rétablissant en leurs bénéfices, et remplaçant aux ministres le revenu d’iceux sur son domaine du pays, de proche en proche ; car ceux de la religion prétendue réformée, qui avoient reçu commandement d’envoyer des députés pour voir procéder au remplacement desdits biens ecclésiastiques, ne pouvant goûter de se voir dessaisir du bien réel qu’ils avoient, et être remis sur la bourse du Roi, voulurent tenir en Béarn une assemblée pour cela, composée des trois États dudit pays et des députés des églises prétendues du haut Languedoc et de la basse Guienne, afin d’intéresser tout le parti huguenot en cette affaire. Ce que Sa Majesté sachant, elle commanda à Lescun, qui étoit venu vers elle pour la lui faire agréer, de se retirer,