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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/543

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tuer Déageant, et que sa mort servît beaucoup aux affaires de la Reine. Enfin, quand il eut expliqué cette affaire, il les éclaircit de ce doute, comme il fit de tous autres, leur remontrant que le dessein de la Reine étoit de voir le Roi par le moyen et les bonnes grâces de Luynes, et que, pour ce sujet, elle y employoit M. de Montbazon son beau-père et M. de Rohan son parent.

Ils vinrent plusieurs jours de suite l’interroger, et, au sortir d’avec lui, s’en alloient chez le chancelier et le garde des sceaux du Vair, où quelques-uns, choisis du conseil, les attendoient et délibéroient sur sa déposition. Les accusations étoient frivoles, les défenses étoient fort solides : le chancelier et le garde des sceaux, quoiqu’ils fussent ses ennemis, ne furent pas d’avis, non plus que le président Jeannin, qu’on passât plus outre en cette affaire, laquelle ils jugeoient ne pouvoir réussir qu’à son honneur. Luynes, qui espéroit avoir des moyens de la faire passer pour bonne, et venir à bout de faire porter le jugement selon sa passion, voulut qu’on continuât le procès. Il est vrai qu’il le pressoit quand il pensoit avoir assez de juges gagnés, et l’arrêtait quand le jugement lai paroissoit incertain.

Tandis qu’il se comportoit si violemment en sa conduite, il essayoit de gagner une bonne réputation par autre moyen. Il fit révoquer la paulette, par arrêt du conseil du Roi, dès le commencement de l’année, continuant néanmoins la vénalité, pour gratifier, disoit-il, les officiers, et leur donner le moyen d’accommoder leurs affaires.

En février, il fit donner un autre arrêt au conseil