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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/546

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voir à la conservation des droits de ses sujets de la religion prétendue réformée.

Il prit aussi soin des affaires d’Italie, de peur que l’accusation qu’il faisoit contre la Reine et les ministres qui avoient gouverné sous son autorité, d’avoir trop incliné vers l’Espagne, ne fût rétorquée contre lui-même. Il envoya Modène pour aider à M. de Béthune à poursuivre l’exécution des traités de Pavie et d’Ast ; et pour ce qu’il fâchoit aux Espagnols de rendre Verceil contre leur coutume, et que don Pedro retardoit de jour en jour, le Roi fut contraint de parler hautement à l’ambassadeur d’Espagne, et lui dire que, quelques troubles qu’il eût en son royaume, il ne laisseroit pas de passer les monts pour faire tenir la parole qui lui avoit été donnée : ce qui fit tel effet, que le 15 de juin Verceil fut rendu, et les choses promises exécutées de part et d’autre.

Semblablement aussi furent exécutées toutes les choses promises par le traité qui avoit été fait entre les Vénitiens et l’archiduc Ferdinand, pour la pacification des troubles qui avoient été entre eux.

Toutes ces choses, qui témoignoient un soin et du zèle pour la justice, la religion et la gloire du Roi, donnoient aux peuples, et à ceux qui ne savoient pas le secret du cabinet, bonne estime du gouvernement, et leur faisoient désirer qu’il demeurât en la main de ceux qui l’avoient.

Luynes ne perdoit pas ce temps favorable à l’avancement de sa grandeur et à l’établissement de sa maison. Il échangea la lieotenance générale du gouvernement de Normandie, qu’il n’avoit prise, l’année passée, que pour être avec plus d’autorité en l’as-