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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/547

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semblée des notables à Rouen, pour le gouvernement de l’Île-de-France et des villes de Soissons, Noyon, Chauny, Coucy et autres, qu’avoit le duc de Mayenne, auquel il fit donner le gouvernement de Guienne avec celui du Château-Trompette, et de quelques autres places dans le Bordelais que le colonel d’Ornano tenoit, lequel on récompensa d’une charge de maréchal de France et de ladite lieutenance générale de Normandie.

Il eut encore La Fère et Laon, par la remise que lui en firent le duc de Vendôme et le marquis de Cœuvres, qui en étoient gouverneurs. Comme il s’élevoit et se fortifioit d’un côté, il parachevoit de ruiner, tant qu’il pouvoit, le parti qui lui étoit contraire, à opprimer Barbin et à lui faire condamner toute la conduite de la Reine. Ce procès faisoit un grand bruit à la cour, et sembloit qu’il y eût eu des menées capables de renverser toute la France : on sollicitait, de la part du Roi, les juges avec instance, comme on avoit fait ceux de la maréchale d’Ancre ; on demandoit gain de cause et non justice.

On mêla en cette affaire quelques personnes qui, par leur imprudence, avoient fait quelques écrits mal digérés sur le sujet de Luynes et des affaires du temps. Durand fut mis prisonnier pour ce sujet, et un nommé Sity, florentin, qui avoit été secrétaire de l’archevêque de Tours, frère de la maréchale d’Ancre. Un même livre fut imputé à tous deux, et même peine leur fut ordonnée d’être rompus et brûlés avec leurs écrits en la Grève, et un frère dudit Sity, qui n’avoit fait simplement qu’en transcrire une copie, fut pendu. Ils essayoient, par ces condamnations, de souiller