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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/550

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vouloit juger sur les réponses qu’il avoit faites aux conseillers d’État dont nous avons parlé, quelques protestations qu’il fit qu’il leur avoit répondu comme devant personnes qui ne venoient point là pour lui faire son procès, et partant qu’il ne s’étoit pas expliqué autant qu’il devoit faire quand il étoit question de le juger. Mais il insista si fort à ce que la demande qu’il faisoît d’être ouï plus amplement là-dessus fût rapportée au grand-conseil, qu’ils le firent, et on lui accorda ce qu’il désiroit.

Il se plaignoit incessamment de ce qu’on ne lui parloit point du sujet pour lequel on l’avoit mis prisonnier ; qu’il avoit été dans le conseil du Roi sous le gouvernement de la Reine, et avait eu la charge des finances dont il avoit disposé absolument ; qu’on l’accusât là-dessus, et qu’on l’interrogeât s’il y avoit délinqué ; que c’étoit une grande honte de l’avoir emprisonné et ne lui parler pas du sujet pour lequel on lui avoit fait ce traitement, mais lui faire son procès seulement pour ce qu’il avoit fait depuis qu’il étoit détenu à la Bastille, qui n’étoit que ce que le plus religieux capucin eût pu faire, de moyenner la réconciliation du Roi et de la Reine, laquelle il ne savoit pas avec quelle conscience on lui pouvoit imputer à crime de lèse-majesté.

Cependant on donnoit, d’autre côté, ajournement personnel à plusieurs domestiques de la Reine, à Chanteloube, à Codony et à Selvage, dont les deux derniers étoient des plus nécessaires auprès de sa personne. Il est vrai que la cour, ayant honte du peu de fondement avec lequel on les avoit accusés, les renvoya absous. Ils venoient néanmoins aux fins qu’ils