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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/556

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en liberté pour la contrecarrer, et que de cette opposition naîtroit la ruine de l’État. Ils la menacent de pire traitement ; on parle de la chasser hors de France ; enfin on l’intimide de sorte que sa bouche fut contrainte de proférer ce dont son cœur étoit bien éloigné, et de promettre par serment, sur les saints évangiles, qui à cet effet lui furent présentés par le père Arnoux, qu’elle n’iroit jamais vers le Roi si on ne l’envoyoit querir premièrement, et, en cas qu’elle y vînt, ne lui donneroit point de conseils, ni ne se mêleroit d’aucune affaire.

Bien que ces choses outre-passassent tout devoir et tout exemple, et que ces assurances fussent telles, que, jointes à la force qu’ils avoient en main, il semblât qu’il fût superflu d’en demander davantage, néanmoins la connoissance de leur crime, qui est toujours craintive, et ne peut trouver de sûreté, les fit passer plus avant, et désirer d’elle la déclaration suivante, qu’elle donna au père Arnoux, écrite et signée de sa main, en un autre voyage qu’il y fit exprès pour ce sujet.

« Marie, par la grâce de Dieu, reine de France et de Navarre, mère du Roi. Dieu qui sait l’intérieur de nos pensées, ayant par sa divine providence voulu, pour faire voir à un chacun la pureté des nôtres, et pour nous relever du doute auquel nous étions que des gens mal affectionnés n’eussent rendu par leurs calomnies ordinaires le Roi mal satisfait de nous, qu’il plût au Roi, notredit sieur et fils, touché de son bon naturel, nous faire pleinement entendre et confirmer par ses lettres, et de la bouche du révérend père Arnoux, de la compagnie