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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/560

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chef du conseil dudit Empereur, en haine, ce disoit-on, de ce qu’il s’étoit opposé tant qu’il avoit pu aux susdites démissions de l’Empereur, mais sous prétexte qu’il fomentoit un soulèvement très-grand qui étoit survenu en Bohême, où tout le peuple s’étoit révolté contre l’Empereur, sous la conduite du comte de Thurn, à raison de quelques temples que ceux qu’ils appellent évangéliques, c’est-à-dire communiant sous les deux espèces, avoient voulu faire bâtir en quelques terres ecclésiastiques qui ne les avoient pas voulu souffrir, et avoient été soutenues de l’Empereur.

Ce soulèvement vint si avant qu’ils tinrent en mai les États contre la volonté de Sa Majesté Impériale, jetèrent ses conseillers du haut en bas par les fenêtres du château de Prague, ensuite prirent les armes, firent une armée, se défendirent contre celle que l’Empereur envoya contre eux, se rendirent maîtres de la Bohême, Silésie et Moravie, et reçurent promesse d’assistance des protestans d’Allemagne et des états de Hollande.

Le roi Ferdinand et l’archiduc Maximilien, supposant que le cardinal Clezel, comme nous avons dit, connivoit avec eux, le firent arrêter à Vienne, le 20 de juillet, au retour de Presbourg, où il avoit servi ledit Roi en son assomption au royaume de Hongrie. Et afin de conserver, au moins en apparence, selon ce qui se pouvoit en telles rencontres, — l’honneur dû à sa dignité en l’arrêtant, ils lui firent prendre un bonnet et un vêtement noir, le firent monter en un carrosse, et l’envoyèrent par relais de carrosses jusqu’en Tyrol. De ce pas ils allèrent trouver l’Empereur, qui ne savoit rien de ce dessein, et aimoit unique-