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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/623

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avec eux, autant en firent les états de Silésie et de Moravie, qui prirent prisonnier le cardinal Diefristein qui en étoit gouverneur, et en chassèrent tous les jésuites, pillèrent les biens des ecclésiastiques, et maltraitèrent tous les catholiques.

Le comte de La Tour fut si hardi qu’il vint jusqu’à Vienne, le 2 de juin, pour donner courage aux Luthériens, qui y sont en grand nombre, de se révolter, à quoi l’Empereur remédia, les désarmant ; et peu de jours après le comte de La Tour fut contraint de se retirer, et s’en retourner à Prague, sur la nouvelle qu’il eut de la défaite de quelques troupes de cavalerie que conduisoit Mansfeld.

Cependant l’électeur de Mayence convoqua l’assemblée des Électeurs à Francfort, au 23 de juillet, pour élire un empereur. Les Bohêmes y envoyèrent des ambassadeurs pour empêcher que le roi Ferdinand fût élu, se plaignant de ce qu’on l’avoit cité à l’assemblée, attendu qu’il n’y avoit point de droit, vu qu’il n’étoit pas en l’actuelle possession de l’électorat de Bohême. Mais, nonobstant toutes leurs oppositions, il fut élu le 8 d’août, selon le style ancien, et couronné le 30, nonobstant que d’autres pour les états de Bohême eussent conclu, le 19 d’août, de ne le reconnoître jamais, et de procéder à l’élection d’un nouveau roi ; et ensuite, le 26, élurent l’électeur palatin Frédéric V.

En ces entrefaites Gabriel Betlem, prince de Transylvanie, voyant le jeu trop beau pour n’en être point, se rendit maître de tout ce que la maison d’Autriche possédoit en Hongrie, depuis la rivière de la Teysse jusqu’à Presbourg, qu’il prit le 26 d’octobre.