Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/624

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’électeur Palatin ayant été élu roi de Bohême, comme nous avons dit, ne voulut pas accepter la dignité qui lui étoit offerte, sans en prendre l’avis des princes et États protestans d’Allemagne, qu’il pria de se rendre, pour ce sujet, en personne, ou par leurs ambassadeurs, à Rotenbourg, où il en délibéreroit avec eux. Saxe lui déconseilla cette entreprise ; mais il crut les autres qui le lui conseillèrent tous, et partit de Heidelberg avec sa femme le 17 d’octobre, fit son entrée à Prague le 31, et fut couronné le 4 de novembre.

Le nouveau roi de Bohême, les princes et les États protestans d’Allemagne, tinrent en ce mois une assemblée à Nuremberg, en laquelle ils lièrent une plus étroite union entre eux, renvoyèrent le comte de Hohenzollern que l’Empereur leur avoit député, avec peu de satisfaction, et députèrent au duc de Bavière, le prièrent de désarmer, et faire faire le semblable aux princes et États catholiques, de faire qu’on leur accordât une chambre mi-partie en l’Empire, et plusieurs autres choses déraisonnables qu’ils mêloient avec des menaces, auxquelles le duc de Bavière répondit courageusement, et leur manda qu’ils s’adressassent à l’assemblée des princes catholiques qui se tenoit au même temps à Wurtzbourg.

L’Empereur se trouvant en ces altères, envoya au Roi le comte de Furstemberg en ambassade extraordinaire, lui demander assistance contre tant d’ennemis.

Le duc de Bouillon, qui étoit intéressé en cette affaire, et par les conseils trop hâtés qu’il avoit donnés au Palatin, et par l’alliance qui étoit entre eux, écrivit incontinent à Sa Majesté que, selon qu’elle lui a commandé de lui donner ses avis sur les affaires im-