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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/109

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les rapports et les différences d’un singe, d’un ours, d’un lion, etc., si ces animaux n’eussent encore jusqu’ici été désignés que par un nom collectif, celui de mammifères par exemple. Au lieu de les appeler mammifère 1er, mammifère 2e, etc., j’aurais sans doute commencé par classer ces diverses organisations et par les distinguer par un nom propre : c’est cela même que j’ai cru devoir faire pour ceux des acéphales dont[1] l’organisation diffère. Ainsi des recherches physiologiques m’ont ramené aux classifications zoologiques.

Mais ces points éclaircis, quelle lumière devaient-ils réfléchir sur la question débattue devant l’Académie des Sciences, de 1734 à 1743, entre Lémery, qui attribuait les désordres des monstruosités à des causes accidentelles après la conception, et Winslow, qui les voyait dans une défectuosité primitive des germes ? Bien que dans le cours de leurs célèbres débats ces deux illustres rivaux en fussent venus à se faire des concessions réciproques, leur débat ne cessa qu’à la mort de l’un d’eux. Les acéphalies rappellent et ramèneront

  1. M. Otto, professeur à Breslau, en ayant décrit cinq espèces, les a employées sous les noms d’anencephalicus primus, secundus, tertius, etc. ; mode d’exposition qui a rendu ses descriptions difficilement comparables. Voyez sa dissertation portant pour titre : Monstrorum sex humanorum anatomica et physiologica disquisitio, in-4o, 1811.