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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/163

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quait aucun des trous qui servent de passage à tous les nerfs spinaux et cérébraux.

Je vis davantage ; car, ces trous paraissant avec un plus grand diamètre, j’en dus conclure que les nerfs des fœtus anencéphales avaient plus de grosseur que ceux des fœtus de l’état normal. Mais plus de volume à leur sortie des organes des sens, comment concevoir cette circonstance ? à quelle fin ? Sortis si gros, ce serait pour se perdre subitement ? ils n’arriveraient dans le crâne que pour s’y aller propager dans le vide ?

Je faisais ces réflexions, l’esprit prévenu par les théories admises jusqu’à ce jour. Tout nerf, provient, dit-on, de matière médullaire, naissant ou du cerveau, ou de la protubérance annulaire, ou de la moëlle vertébrale. Or dans le cas de notre anencéphale, il fallait admettre des nerfs qui non-seulement étaient privés de leur gangue originelle, mais qui de plus acquéraient par cette privation même une plus forte constitution. C’était suivant tout à la fois les indications de la théorie et les données de l’observation, c’était admettre des parties qui n’avaient pas d’origine, qui n’avaient pas de point de départ : et dans ce cas, le simple bon sens disait que c’était faire quelque chose avec rien, une existence avec des non-existences. En pressant ces conséquences, j’arrivais à l’absurde. Mais où étaient mes causes d’erreur ?