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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/169

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Nous vîmes sur notre anencéphale, comme l’avait remarqué M. Lallemand sur le sien, et tous les nerfs des sens et tous ceux de la moelle épinière rangés dans l’ordre de leurs relations habituelles ; considération que notre principe des connexions nous eût donné à priori : mais, ce qui forme le haut intérêt de l’observation, nous aperçûmes ces nerfs écartés, isolés, entièrement libres, les uns à l’égard des autres.

C’est, comme on l’a vu plus haut, la condition de ce genre d’acéphalie, que le manque des masses encéphaliques et médullaires. Aucun empâtement n’embarrasse donc les extrémités nerveuses ; d’où, faute d’être empaquetés dans une bouillie cérébrale, tous les nerfs du cerveau et de l’épine restent facilement observables, et l’étaient en effet dans notre sujet pour la vue, pour le toucher, de toutes les manières possibles.

Attentif à ce qu’était la préparation sous ce rapport, je n’aperçus ni franges ni extrémités flottantes ; mais je vis des nerfs qui se plongeaient et qui allaient se perdre dans les tégumens employés ordinairement à les recouvrir. C’est, à bien le dire, c’est là tout mon mémoire. Je ne me contentai pas d’examiner ce fait pour mon propre compte : je désirai en propager l’observation et la rendre en quelque sorte praticable pour tous mes lecteurs. Ayant tenu à ce que cette préparation fût dessinée