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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/191

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qu’une annexe, et puisant au dehors une nourriture tout élaborée, et par conséquent convertible en organes au moment même de son ingestion, le placenta use cependant à son profit davantage de son pouvoir d’assimilation, c’est pour agir comme organe fini et avec une puissance plus efficace. Dévoué, je puis le dire, et toujours subordonné, il parcourt rapidement toutes les périodes de son existence pour mieux favoriser les commencemens de la vie du fœtus ; il se flétrit, et meurt enfin, quand celui-ci peut et doit se suffire à lui-même.

Si les placentas forment ainsi de premières ordonnées pour l’organisation animale, que de considérations ne sont-ils pas dans le cas de fournir à l’histoire des monstruosités ! J’ai moi-même déjà constaté que de la seule situation de leur principal foyer sanguin résultaient les effets les plus étonnans. À dos des fœtus, et formé par un tissu mince et serré contre l’animal, le placenta fait plus vivement ressentir son influence à la partie de l’être qu’il recouvre. La colonne épinière est plus nourrie ; le tronc, et souvent aussi la tête, grandissent outre mesure. Mais, comme-il faut qu’un sacrifice s’ensuive et soit autre part imposé, c’est-à-dire que notre principe du balancement des organes reçoive en toute circonstance son application, ou les membres n’existent plus, ou ils se trouvent réduits à de simples moignons : c’est en