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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/202

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contiennent plusieurs, ou conservés dans la liqueur, ou rappelés par des imitations en cire. Louis, Oehme et Desault s’en sont occupé principalement sous le point de vue chirurgical, et les fastes de la médecine opératoire rediront comment aussi et avec quels brillans succès les Dubois, les Dupuytren et le très-habile opérateur M. le docteur Lisfranc ont poursuivi ces écarts de la nature, et les ont ramenés à l’état de règle, à la loi commune. Sous un autre rapport, entrevu par Hérissant[1], ce sujet se rattache à nos études. Puisque cette monstruosité revient fréquemment de la même manière, il est là une aptitude dont il nous faut rechercher la cause : ce devient un fait d’anatomie générale

  1. Ce vice de conformation (le bec de lièvre), dont il y a quantité d’exemples, consiste principalement dans la division de la lèvre supérieure, et est quelquefois accompagné de l’écartement des deux os maxillaires et palatins, et même de la division de la luette en deux portions, dont chacune demeure attachée à chacun des os du palais. Ce qui est extraordinaire dans le sujet de ces considérations consiste en ce que les cornets inférieurs du nez manquaient, et que vers la partie, moyenne il y avait un trou oblong très-sensible. De cela résultait qu’une grande partie de ce que l’enfant difforme buvait lui refluait par le nez ; et quelquefois aussi, en se jouant, il emplissait sa bouche d’eau, et, la tenant exactement fermée, il faisait jaillir cette eau par ses narines, en forme d’arcade, comme font les cétacés qu’on nomme souffleurs. Hérissant, Académie des Sciences, année 1743, p. 86.