Aller au contenu

Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 204 )

passer des rapports intimes et de la réciprocité d’actions de ses élémens : il suffit que ceux-ci puissent se greffer les uns sur les autres.

Que ce soit le principe de ses développemens, cette construction ne s’achève pas moins : mais, privée de la participation de toutes ses parties, elle n’a d’existence qu’autant que les afflux du sang qui l’ont créée la vivifient. En effet, des êtres composés d’organes qui ne sont pas subordonnés les uns aux autres, composés d’organes sans concours réciproques, finissent nécessairement quand cessent pour eux les distributions de la gangue capsulaire, qui est tout leur monde extérieur : ils ne sauraient naître viables ; ce sont des monstres.

Cependant il ne faudrait pas conclure, de ce que les organes, à leur première apparition, ne sont point encore engagés dans des services réciproques, que cet état de choses puisse se prolonger indéfiniment, et qu’il devienne l’état pratique et habituel de l’organisation. Il s’en faut au contraire que des associations insolites d’organes se reproduisent fréquemment. Les monstruosités sont rares, et ne peuvent être qu’extrêmement rares.

Et en effet, si l’on réfléchit aux moyens qui préparent et qui opèrent la génération des animaux, il doit paraître évident que le nisus formativus préside à toute construction organique avec un caractère d’omnipotence. On est si bien convaincu de