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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/240

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vrai, mais ce qu’il n’est pas de mon sujet d’exposer ici, la composition de leur queue appartient à un autre ordre de faits et d’événemens.

Ces considérations, histoire sommaire des diversités organiques, établissent, ce me semble, que ce n’est pas dans des différences de qualités chimiques du sang que résident les causes des monstruosités[1]. Je les ai aperçues au contraire dans

  1. Ce n’est pas que je prétende conclure de ceci qu’une altération dans la composition chimique du sang ne puisse aussi donner lieu à quelques monstruosités : mais s’il en existe de produites par cette cause, elles ont été à peu près méconnues ; et, dans tous les cas, elles appartiennent à un système d’organisation différent de celui des monstres, tels qu’on les conserve dans les cabinets et que nous les fait connaître la littérature médicale. Un monstre, comme on l’entend généralement, est un être normal quant au plus grand nombre de ses organes, irrégulier seulement dans quelques-uns. Or ce n’est pas ce que pourrait donner un sang vicié : la circulation du sang, si active dans toutes ses routes, lui procurant partout un caractère d’homogénéité, donnera lieu à de mêmes effets à chaque extrémité artérielle, c’est-à-dire que la monstruosité sera totale et non plus partielle.

    Sans doute qu’il en peut être d’occasionée par un sang vicié : mais le trouble étant universel dès l’origine des choses, comment, avec une telle donnée, arriver jusqu’à la construction d’un fœtus ? Tout au plus la membrane vasculaire chez les ovipares, et les rudimens du placenta chez les mammifères, ou la membrane du chorion, seraient susceptibles de ces affections. Et en effet comment, dans une confusion aussi universelle, ces membranes deviendraient-elles capables de cette unité d’opérations et de cette