Aller au contenu

Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 238 )

où elle est de recueillir, à ses branches terminales, tout le sang qui y arrive dans l’état normal. Ainsi, il n’y a rien de changé à l’origine des vaisseaux : le cœur jouit de la même force d’impulsion : le calibre des vaisseaux aortiques reste le même. Mais voyez ce qui résulte cependant de tout ceci. La même somme de fluides nourriciers qu’à l’ordinaire entre et s’engage dans la carotide primitive, quand, à raison de la perturbation dont nous avons parlé plus haut, il ne s’en écoule qu’une bien faible partie par un de ses rameaux, la carotide interne.

Faudra-t-il admettre un reflux jusque dans le tronc aortique ? Ce n’est pas plus à supposer que celui des eaux d’une rivière vers leur source. Le cœur ne manquerait pas d’ailleurs d’en être affecté pathologiquement, et nous savons qu’il ne l’est pas. Une autre condition est donc seule possible : c’est qu’à l’embranchement d’où sort l’artère restreinte, l’autre branche accroisse son calibre d’une quantité qui compense la perte de l’artère réduite. Dès que tout le sang du vaisseau primitif doit s’écouler sans obstacle par toutes ses dérivations, il devient nécessaire en effet qu’un des rameaux, au plus prochain embranchement, prenne une extension supérieure au volume de l’état normal, l’autre rameau restant en deçà de sa capacité première.

C’est ce qui arrive à une rivière, quand, préci-