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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/29

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PRÉLIMINAIRE.

mais, immédiatement après lui, on négligea entièrement le genre de recherches qui pouvait donner de l’extension à ses idées ; et depuis le renouvellement des sciences, on se livra long-temps et avec raison à des observations partielles plutôt qu’à des méditations générales.

« L’esprit philosophique, qui de nos jours a porté la lumière dans la plupart des sciences d’observation, a rendu l’Anatomie comparative à sa dignité, et en a fait de nouveau la régulatrice de la Zoologie ; aussi remarque-t-on, depuis quelques années, un grand mouvement à son sujet. Les observations les plus précieuses se recueillent, les rapports les plus délicats se saisissent : tout ce que l’on a découvert d’imprévu et en quelque sorte de merveilleux a semblé justifier la plus grande hardiesse dans les conceptions ; elles sont allées, pour ainsi dire, jusqu’à la témérité ; et déjà l’on a vu des philosophes vouloir non-seulement lier ensemble tous les êtres animés par des analogies successives, mais déduire à priori la composition générale et particulière des lois universelles de l’Ontologie et de la métaphysique la plus abstruse. Quiconque a un peu étudié l’histoire de l’esprit humain, sans partager toutes les vues des auteurs de ces tentatives, en félicitera cependant les sciences naturelles. Bien des hommes n’entreraient pas dans une route si pénible, si de grandes espérances n’excitaient leur ardeur.