Aller au contenu

Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 274 )

l’organisation qu’on n’y doive trouver en même temps une attribution préfixe, une utilité à y appliquer, on se permit les conjectures les plus bizarres, qui allèrent jusqu’à supposer que le cœcum était une poche disposée pour un genre particulier de rumination[1].

Ainsi donc, si je ne m’abuse, le cœcum n’aurait pas toute l’importance qu’on y a jusqu’à présent attachée : en sorte que les naturalistes, qui en avaient pris d’abord une autre opinion, sur la remarque que le cœcum est petit ou nul chez les carnassiers, et tout au contraire ample à l’excès chez les herbivores, seront forcés d’abandonner ce rapport, comme ne donnant lieu à aucune règle précise.

C’est dans les rongeurs que sont les cœcums les plus volumineux ; et l’un des principaux genres de

  1. Un docteur en philosophie des universités d’Allemagne eut cette idée singulière. Il me faisait l’honneur de suivre mon cours de zoologie au Jardin du Roi, et il y avait été frappé de la simultanéité, chez la plupart des mammifères, des conditions du cœcum et de celles des organes de la mastication. Il crut pouvoir expliquer ces relations en attribuant un nouvel emploi au cœcum, celui de la panse chez les ruminans. Des lapins qu’il avait apprivoisés lui paraissaient rendre des déjections d’une nature particulière, qu’ils reprenaient, remâchaient et avalaient de nouveau. L’auteur, dès son arrivée en Allemagne, devait publier ces idées.