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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/364

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digestif, l’appareil urinaire et l’appareil générateur. Les produits dont ils parviennent à se débarrasser en les versant au dehors ne sont par moins différens les uns des autres. Je rappelle que ce sont, pour le premier, les matières stercorales ; pour le second, l’urine ; et pour le troisième, la liqueur séminale.

Cependant comment, étant si différens dans leur composition et dans leur objet, arrive-t-il qu’ils aient une si grande tendance à se porter les uns vers les autres ? Je crois que c’est parce qu’ils sont pareillement le terme des fonctions extra-nutritives, également des organes de déjection pour les matières non assimilables ou formant surcharge dans les réservoirs. C’est la même nécessité qui les entraîne vers les mêmes lieux, mais non une convenance, une affinité réciproques. Le tronc, servant de théâtre aux jeux des principales fonctions de la vie, est le tonneau des Danaïdes ; c’est une sorte de manchon qui reçoit à l’une de ses entrées, et qui rend à l’autre : tout ce qui n’est point incorporé dans l’animal est nécessairement refoulé du côté opposé à l’ouverture d’arrivée.

Ainsi toutes les eaux d’une même chaîne de montagnes se rendent dans un même bassin, et viennent de plusieurs lieux aboutir à l’autre extrémité des canaux qu’elles ont parcourus. Il ne s’ensuit pas pour cela qu’une rivière soit, dès son ori-