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avantages. Devenue enceinte, elle n’en fut que faiblement affectée, et seulement dans la crainte de ne pouvoir rentrer en maison, ou de n’obtenir qu’une place difficile à tenir. Tombée présentement dans la plus affreuse misère, et conséquemment toute dévorée qu’elle est aujourd’hui par le chagrin, elle se plaît cependant toujours avec le compagnon de son choix, et vit avec lui sans y être portée par aucun désir de volupté, qu’elle ne connut jamais.

Cependant ses pressentimens se vérifièrent : sortie de placé à Noël 1820, elle rentra dans une autre vers le 15 janvier suivant ; mais cette fois, forcée de tout avouer, elle trouva des maîtres peu délicats qui la prirent pour domestique à tout faire, et qui abusèrent de ses forces. Ainsi elle fut employée aux travaux les plus durs, comme fendre le bois, le monter à un troisième étage ; faire des savonnages, et les pourvoir d’eau, qu’elle puisait elle-même et qu’elle montait dans les appartemens ; porter aussi dans les caves, à un second étage inférieur, de l’eau, et l’employer à rincer des bouteilles ; frotter les chambres, etc. Vers la fin du jour, c’était une fatigue extrême, qui se faisait ressentir par de cuisantes douleurs, surtout aux pieds.

Joséphine ne put tenir à ce train de vie plus de trois semaines : excédée et malade même assez gravement, elle se décida à reprendre sa chambre, vers laquelle elle s’achemina, non sans éprouver