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Préexistence des germes : ces deux mots, déjà pour moi difficiles à entendre l’un détaché de l’autre, me paraissent, s’ils sont réunis, tout-à-fait inintelligibles. Ils doivent naissance à une idée de causalité, à l’explication métaphysique d’un fait qu’on sait très-bien n’avoir été ni observé ni apprécié. Admettre qu’un germe contient comme dans une miniature toutes les formes qui se manifesteront plus tard chez un être organisé, et développer une théorie de préexistence pour une chose aussi indéfinissable, c’est multiplier à son gré les suppositions les plus gratuites. Et où il est en effet manifeste que la question de la préexistence des germes a tout-à-fait le caractère d’une pure supposition, c’est qu’elle est comprise en sens très-divers tout aussi bien par ceux qui l’admettent que par ceux qui la rejettent.

Car qu’entend-on par préexistant ou préexistence, si ces expressions s’appliquent à une seule chose ? Il faut bien que cela se dise d’une existence qui est avant d’être : or il n’y a pas ici seulement contradiction dans les termes, elle est d’abord et toute dans l’idée. Puis, qu’est-ce véritablement qu’un germe ? La vue d’un œuf et celle dune graine ont fait d’abord recourir à cette dénomination. Dans ce cas, le mot germe est un terme générique, servant à exprimer la réunion d’une quantité quelconque d’élémens x, lesquels, avec d’autres qu’ils