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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/516

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tablement dire d’un œuf nouvellement pondu : Voilà qui est un oiseau, parce que ce le sera un jour, parce que ce germe doit inévitablement se développer en un oiseau ? Quelle raison de conclure ainsi par delà les faits qui nous sont donnés par l’observation, que nous pouvons acquérir par les sens. En bonne logique et conformément à toutes les notions du plus simple bon sens, on n’a vraiment de données que pour cette proposition : Voilà un œuf, et un oiseau en proviendra.

Mais, dira-t-on, tous les phénomènes de l’organisation, la production d’un grand nombre de vaisseaux, de nerfs et de muscles, une complication infinie et sans désordre qui doit s’ensuivre, le feu de la vie qui vient animer et faire jouer tant de ressorts, tout cela peut-il appartenir à un futur contingent ? Tant de merveilles seraient donc une œuvre du hasard ? Et au contraire, n’est-il pas plus naturel de croire que ces grandes compositions doivent arriver à leurs fins, parce qu’elles y sont déjà toutes venues, parce qu’elles existent déjà ainsi toutes faites ? On trouve mieux, et l’on apporte de plus aussi dans ces discussions de physique animale l’idée qu’il est d’ailleurs plus moral, que tout cela soit fait, au lieu d’être à faire, parce que l’on s’arrange plus volontiers d’une difficulté surmontée dans le passé et de la commode explication que le monde est ainsi fait, et qu’il marche de la sorte de