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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/517

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toute éternité. On croit cela d’une croyance plus abordable, comme si la difficulté était moindre à ce que le germe ait été constitué en une seule fois et dans un nombre de parties représentées par des milliards multipliant des milliards (parties qui se détachent successivement d’un tronc réduit à une petitesse infinie et soustrait à l’action de nos sens), plutôt qu’à ce que le germe se formât journellement, à un moment déterminé et par un concours d’antécédens ou de parens.

Cependant descendez avec tous ces raisonnemens sur une question particulière, et jugez-en la valeur. Essayez de les appliquer, je suppose, à un ballon lancé en l’air, que je vous prie de considérer pour un moment comme un être animé de facultés diverses, puisqu’il va développer tout à l’heure celle de marcher et par sauts et par bonds. Tous les mouvemens de ce corps seront exécutés dans un très-grand ordre ; et ces mouvemens, que vous pourrez prévoir, que vous annoncerez au besoin sans craindre de vous tromper, direz-vous de même alors qu’il répugne de les considérer comme des propriétés de futur contingent ? y appliquerez-vous les mêmes raisonnemens que ci-dessus ? et faudra-t-il que ces événemens, qui ont aussi leurs difficultés pour se produire, soient déclarés des cas préexistans, surtout si c’est, dans son état de repos que vous vous occuperez de ce ballon, que vous en rechercherez