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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/520

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est praticable dans un cas où interviennent au plus, je suppose, deux ou trois inconnus, cesse de l’être quand ceux-ci se multiplient par centaines. Que conclure de tout cela ? que nous ne comprenons presque rien encore aux conditions les plus essentielles de l’animalité. Voilà ce qu’il faut savoir reconnaître, et j’aime mieux l’aveu qui en est fait à propos que les spéculations de la plus brillante hypothèse : car une hypothèse qui n’est pas la vérité est une erreur qui éloigne plus qu’elle n’approche du but. Et en effet, voudrait-on néanmoins continuer à s’en servir, l’esprit, qui se tient pour satisfait, demeure en repos, tandis, au contraire, que, s’il aperçoit que des obstacles lui barrent le chemin, il ne lui arrive d’entreprendre de passer outre

    graves difficultés du sujet qu’à la fausse direction de l’esprit humain dans d’aussi importantes recherches. Cette réflexion m’est surtout suggérée par le mémorable travail de M. le docteur Flourens sur les fonctions du système cérébro-spinal. (Remontez d’âge en âge pour en trouver un qui lui soit comparable de toute manière, et vous arriverez à la découverte de la circulation du sang.)

    Quelle idée se ferait-on du mouvement d’un ballon, si l’on n’était pas déjà familiarisé avec la connaissance de l’air et celle de ses propriétés, avec les questions de la chute des corps ? Un tel problème à résoudre offrirait aussi des difficultés immenses, qu’on ne s’expliquerait peut-être de même qu’en les jugeant d’un accès impossible à la faiblesse de notre intelligence.