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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/539

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cupation de l’esprit, que les mouvemens désordonnés d’une conscience toujours en reproche ?

Que de tourmens d’esprit, que de remords, et par conséquent que d’altérations dans toutes les voies organiques chez une jeune fille timide et séduite ! Toutefois le bourgeon en développement sur cette tige qui se flétrit ne s’en ressent en aucune façon : tout au contraire, ces excitations n’en favorisent que mieux la production. C’est que ces choses ne se gouvernent point, là, par les sentimens moraux, mais dépendent bien plutôt du principe de notre loi du balancement des organes. Les bénéfices de la nourriture profitent inégalement, moins à la mère et davantage à son fruit.

Toute contention d’esprit et les maladies qui en peuvent résulter ne doivent donc pas être considérées comme prédisposant une mère à mettre au jour un enfant difforme. Joséphine devient enceinte sans en prendre de souci, sans en concevoir ni peine ni plaisir. Elle pourra perdre sa place, mais elle en pourra trouver une autre ; c’est dans ce vague d’idées que flotte son esprit indécis : et cependant c’est d’un monstre qu’elle accoucha.

Il faut en effet que les peines morales n’influent pas autant qu’on l’a cru sur le développement des germes. Il suffit, pour en être convaincu, de consulter les registres de naissance d’une grande population. Ainsi les Recherches statistiques sur la