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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/541

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(Le rapport des premiers chiffres aux seconds, exprimé en des termes plus simples, donne, par à peu près, la proportion de 5 à 3.) Ainsi neuf mille femmes sont devenues mères à Paris en 1817, sans avoir craint d’encourir la réprobation de la société ; et plus du quart de ce nombre, au moins deux à trois mille, le devinrent pour la première fois, roulant, sans doute pour la plupart, continuellement dans leur esprit, les déplorables circonstances de leur séduction, et restant de cette manière, pendant les longues journées de leur grossesse, sous l’accablement des émotions les plus douloureuses. Cependant comparez l’un à l’autre ces deux nombres : il est si peu de monstres eu égard à la quantité de pareils désordres, qu’on en doit conclure qu’un profond chagrin n’est point une cause prédisposante à la monstruosité. Et d’ailleurs, si les tourmens d’une âme déchirée, en causant le dépérissement de la mère, devaient réagir sur son fruit, ce serait d’une manière générale, sur tout l’ensemble de l’être, sur tous ses organes au prorata, et non séparément et uniquement sur une seule partie organique, comme cela se voit chez les monstres.

Ajoutez à ceci qu’il n’y a ni plus ni moins de monstres chez les animaux que dans l’espèce humaine, et vous en conclurez surabondamment que notre raison et nos affections morales ne sont pour