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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/548

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entre deux êtres encore liés l’un à l’autre, mais cependant déjà distincts. Le sang que ce tout-puissant organe reçoit de l’utérus, il le distribuera, après une certaine élaboration, en dedans de ses vaisseaux, et l’appliquera au noyau qu’il renferme dans son sein. Il suit de là, par conséquent, que tous ces effets sont diversifiés et successifs comme leurs causes d’action, c’est-à-dire que les conditions de l’utérus, que nous font connaître sa capacité, ses parois et ses ramifications sanguines, deviennent une ordonnée pour ce placenta, de même que les conditions du placenta, manifestes dans ses orifices ou suçoirs, dans son plus ou moins d’épaisseur, dans l’inégale capacité de son parenchyme, dans l’ordre de distribution de ses vaisseaux et dans le plus ou le moins de longueur de son pédicule ou du cordon ombilical, deviennent à leur tour une ordonnée pour le fœtus.

Ce qu’en effet on ne doit pas perdre de vue, c’est qu’autant de placentas différens règlent les conditions d’existence et les formes de l’être parfait appartenant aux différens groupes de mammifères. Ainsi les carnassiers ont leur placenta annulaire et répandu tout autour du corps comme une large ceinture ; les taupes en ont le dos couvert comme d’un manteau ; il est au contraire rassemblé en un bouton ou en une sorte de gâteau arrondi au-devant de l’abdomen chez les rongeurs ; ou bien il est