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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/75

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est double. En butte à deux emplois, il est nécessairement subdivisible ; nul doute alors que ses

    germes de dents que j’avais trouvés, et qui existent effectivement durant les dernières époques de la vie fœtale dans un canal alvéolaire qui ne tarde pas à se remplir ; et je dirai aujourd’hui quelles sont aussi les singularités du frontal chez le plus volumineux des animaux.

    Le cerveau des baleines est très-petit, et bien plus encore la portion cérébrale qui est coiffée par le frontal. Ajoutons à cette considération celle d’une des plus singulières anomalies de l’anatomie comparée, anomalie qu’il serait trop long d’exposer et d’expliquer ici ; c’est la position des yeux, si écartés l’un de l’autre, qu’on les trouve, l’un à droite et l’autre à gauche, tout près et en arrière de la commissure des lèvres. Ces yeux eux-mêmes sont bien loin de pouvoir se rapprocher l’un de l’autre à cause de leur volume, puisqu’ils sont extrêmement petits.

    Dans cette occurrence, si les parties osseuses se fussent trouvées formées par un assemblage de molécules sans dessein et irrégulièrement jetées çà et là sur les parties molles, uniquement afin de protéger ces parties délicates partout où elles se répandent, il est certain qu’à la distance où sont les deux bouts du frontal, qui seuls ont une destination manifeste, il y aurait deux os correspondant, aussi-bien que chacun de leurs services, à leurs deux différentes localités. Voilà pourtant ce qui n’est pas. Chaque service n’est plus assuré, comme dans les cas ordinaires, par deux lames opposées de situation l’une à l’autre ; mais il l’est dans les baleines par des extrémités distantes et indépendantes : c’est le résultat que les anomalies de la face rendent inévitable. Mais malgré cette duplicité de choses et de fonctions, il n’y a cependant qu’un seul frontal ; et le moyen pour qu’il en soit ainsi, moyen par lequel il est pourvu à l’union des deux